Emir, la main de Rosarjo

Emir est un vampire presque millénaire. Né aux alentours du XIVème siècle, à l'aube de l'âge d'or de l'empire Ottoman, Emir, qui n'est qu'un pseudonyme adopté lorsqu'il fut changé, était issu d'une puissante famille turc, venu des lointaines plaines orientales d'Anatolie. Suivant ses pairs au grès du vent et des combats, le clan Jawhari s'illustra au cours de nombreuses batailles leur permettant ainsi de gravir les échelons. La guerre, il l'avait dans le sang. Ainsi, lorsqu'ils rejoignirent ce qui deviendrait le futur grand empire Ottoman, il était tout naturel qu'ils y aient leur place.

Emir ne dérogea pas à cette règle d'exceller au combat. Mais ses talents étaient plus développés dans la stratégie, et l'art de prendre son adversaire par surprise. Prévoir un ou deux coups d'avance était sa plus grande force. Très rapidement, à l'âge d'or de n'importe quel être humain - entre 25 et 33 ans, on ne saurait être plus précis - il fut nommé Général d'une des armées de Bayezid le Foudroyant.

A la suite, ses batailles furent des succès. Il les enchaîna, on lui proposa même un mariage un peu spécial, il gravissait les échelons au sein de la cours du Sultan, jusqu'à ce qu'un jour, le coup du destin le frappa et l'envoya dans les geôles d'un des derniers bastions valaques. Là-bas, on le laissa dépérir, jusqu'à ce que l'on accepte la rançon dont il faisait l'objet. Mais tout ne se passa pas comme prévu pour aucun des deux camps.

Alors qu'il sentait la mort pointer, il reçut la visite d'un homme à l'apparence étrange. D'un blanc de nacre, celui qui se faisait appeler Cyrus, vint lui proposer la vie éternelle. Si les croyances d'Emir le poussèrent, dans un premier temps à dire non, la peur de rendre l'âme et de ne plus revoir les siens, s'empara de son cœur, et il accepta.

Mais terrible coup du sort ! Lorsqu'il fut relever par le Don Obscur, que sa force fut décuplée, ses sens constamment à l'affût et que sa beauté semblait comme surnaturelle, on lui expliqua qu'il ne devrait jamais les revoir. Que s'il le faisait, au vue de sa jeunesse vampirique, il les tuerait contre son propre grès, que la soif était, pour au moins un ou deux siècles, incontrôlable. Pour Emir, c'était impensable, car c'était justement la raison pour laquelle il avait accepté ce don qui se révéla être une malédiction !

Il arriva ce qui arriva.

Et il ne fut plus jamais le même.

uc.